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  • : Choisissons notre consommation. Ne la subissons pas. Les associations de consommateurs ne font que défendre la société de consommation. « Consommer, consommer, toujours plus… » Au mépris de la qualité et de l’éducation qui mènent pourtant à la liberté de choisir et d’agir. Elles sont complices et nous envoie dans le mur. C’est un fait ! La société de consommation détruit le lien social, dévore l'environnement. Face au consumérisme, regroupons-nous !
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Ne la subissons pas

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27 mai 2011 5 27 /05 /mai /2011 09:39

Cette article présente le contexte de la crise actuel relative au gaz de schiste, depuis leur apparition jusqu'aux problématiques actuelles de mise en production.

 

 

Energies de stok ou énergies de flux... That is the question... Consummer notre avenir ou le construire... Tout casser ou tout construire... Rentier ou innovateur... Egoïste ou altruiste...

 

Autant de question qui feront de nous les promoteurs d'un avenir durable ou d'un avenir inscrit dans son passé.

Reconnaissons-le, il y a quelques mois encore, bien peu de monde connaissait les gaz de schiste. En dehors du pétrole, du charbon et du gaz naturel, nous pensions avoir fait le tour des hydrocarbures. Certes le Canada nous avait alerté avec le pétrole bitumineux mais les gaz de schistes… Et pourtant, comme les autres produits fossiles, leur présence est une évidence. Tout comme le fait qu’un jour ou l’autre, il y aurait l’idée farfelue de les exploiter. Pourtant, nous n’avons rien vu venir, focalisés que nous sommes tous sur les ressources de matières fossiles traditionnelles et sur l’alternative des renouvelables.

 

Il y a des millions d’années, la Terre n’était pas ce qu’elle est aujourd’hui. Nous ne parlons pas l’existence de millions de voitures, des milliards d’habitants, de machines à laver ou de courses de Formule 1. Non. Il s’agit plutôt de la propre surface de la Terre, de la forme des continents et de la vie qui y foisonnait. Les dinosaures, qui ont disparu il y a environ 10 millions d’années nous ont laissé quelques ossements fossilisés qui n’ont permis de découvrir leur existence qu’à partir du XIXème siècle. La végétation, elle, nous a laissé bien d’autres traces. Outres des traves de végétaux fossilisés, des matières végétales se sont, par endroit, accumulées, accompagnées éventuellement de déchets du type plancton, puis se sont retrouvées piégées par des couches de sédiments où elles ont maturé et se sont transformées, petit à petit en pétrole, en gaz naturel ou les deux. D’autres matières végétales se sont accumulées dans des zones pauvres en oxygène (comme les tourbières par exemple) où leur dégradation a été très lente, permettant au sédiment de les recouvrir puis de les enfouir, à grand coup de millions d’années. Environ 300 pour être précis puisque ce processus date du carbonifère, ère géologique qui a vu débuté la formation du charbon que nous utilisons donc aujourd’hui. Il existe d’autres sources d’hydrocarbures, bien entendu, telles que les sables bitumineux qui sont un mélange de sable, d’eau, d’argile et de pétrole.

Revenons au pétrole. Une fois piégé dans les sédiments, il va, en général, s’échapper de la couche d’argile qui l’emprisonne pour aller se blottir dans une zone plus spacieuse, plus poreuse et situé moins profondément puisque le pétrole est plus léger que l’eau et donc n’a aucun mal à se hisser à l’étage supérieur. On parle, dans ce cas de ressources conventionnelles, celles qui font le bonheur des émirs, de nos voitures et qui ont très largement modelé le XXème siècle. Il existe également des contextes où le pétrole ne parvient pas à s’échapper et reste coincé dans ces petits pièges, faute de failles par exemple permettant de migrer vers de plus grands appartements. Dans ce cas, on le comprend bien, il ne se forme pas de grande nappe comme ce peut être le cas dans d’autres contextes géologiques. Il s’agit dans ce cas d’une ressource non conventionnelle, qui est d’ailleurs surtout non conventionnelle parce qu’elle n’est pas pratique à exploiter. C’est ressource, si pénible parce que dispersée, a été baptisée en fonction de son contexte géologique. Il s’agit des gaz de schistes, ou encore des huiles de schistes ou des pétroles de schiste. Quoiqu’il en soit, pétrole, gaz ou huile, il s’agit bien d’un hydrocarbure piégé dans un sol peu poreux et ne se présentant donc pas sous forme d’une grande nappe si facile à exploiter en faisant un petit trou.

 

Dès lors l’exploitation de ces gaz de schiste est très différente de celle du pétrole, du charbon ou du gaz. Si pour le pétrole ou le gaz, il suffit en général de creuser et de faire remonter par un jeu de pression, le charbon lui, bien solide, se fait désirer et doit être exploité à coup de pelle, pioche, tractopelle ou autres engins de chantiers permettant de creuser, creuser et creuser encore dans des mines souterraines ou à ciel ouvert. Le gaz de schiste, pour être exploité doit avant tout être localisé, ce qui impose la mise en activité d’analyses géologiques débouchant sur des campagnes de prospections. Celles-ci s’organisent alors assez simplement. Le gaz de schiste dont on suspecte la présence se situe à des profondeurs de plusieurs milliers de mètres qu’il suffit d’atteindre en pratiquant un forage. Ensuite, rappelons-nous que ce gaz de schiste n’est pas en nappe parce qu’il n’est pas dans un endroit suffisamment poreux. Il faut donc aller le chercher, en profondeur, en faisant des trous (des forages) très profond. Si du gaz de schiste est effectivement découvert alors, l’exploitation peut commencer. Il suffit de ramasser la mise en contemplant le superbe trou mis en place. Pourtant, celui-ci ne durera  pas bien longtemps du fait que la ressource n’est justement pas en nappe. Il faudra donc faire un nouveau forage ou organiser un réseau de forage souterrain…

 

Tout n’est pas si simple. Ces forages ne sont pas aussi simples à faire qu’un simple trou dans le sable. On ne va pas à 5000m avec la même facilité qu’à 25cm dans le sable… Ce sera alors à grands coups de foreuses mécaniques (qui ne sont évidemment pas branchées sur le secteur et qui consomment donc de l’énergie. Beaucoup d’énergie) et d’un cocktail de produits chimiques plus ou moins recommandables que les profondeurs convoitées seront atteintes. Là, la roche doit libérer la ressource emprisonnée d’où les fracturations (qui sont assimilables à des micro-séismes, à la seule différence qu’ils n’ont rien de naturel), l’utilisation de très grandes quantités d’eau mêlées à des produits chimiques et permettant notamment de faciliter la dissolution des roches et donc la récupération des gaz.

 

Au final, cette exploitation nécessite la mise en place d’un attirail industriel transformant les paysages en un champ de forages assez laids mais indispensables pour accéder à une ressource si dispersée. Quant aux micro-séismes ils ne sont pas sans danger, tant au niveau de la géologie profonde que de la surface. Enfin, l’utilisation de nombreux produits chimiques pose de grosses questions puisque si en théorie le forage est étanche jusqu’aux profondeurs souhaitées, un incident implique une contamination immédiate du sol, voire des nappes. Tout aussi grave, l’injection de produits chimiques en profondeur, directement dans une roche fracturée n’exonère aucunement de contamination de nappes par exemple. Enfin, l’injection d’eau à très grande profondeur pose elle aussi question puisque, non seulement il est acquis pour tous que l’eau est un bien précieux à préserver, mais il se pose également la question de la contamination des nappes profondes avec de l’eau de surface qui n’est pas forcement exempte de tout soupçon.

 

Cette exploitation qui fait tant de bruit dans les médias actuellement doit être replacée dans son contexte énergétique. Nous somme en effet devant une alternative. D’un côté, nous pouvons envisager l’évolution de notre rapport à l’énergie, depuis la production jusqu’à la consommation, en passant par la distribution. Cela signifierait consommer moins, rapprocher la production de la consommation, passer d’une production à base de stocks (pétroles, gaz de schistes, gaz, charbon notamment) vers une production en flux (solaire, éolien, marémoteur, hydraulique,…)… D’un autre côté, nous pouvons privilégier les modèles industriels que nous maîtrisons pour produire dans des conditions les plus similaires possibles de nouvelles ressources telles que celles qui aiguisent les convoitises dans l’Arctique, au large du Brésil, ou dans les profondeurs de nos sols…

 

Les gaz de schistes, qu’ont le veuille ou pas, ont un impact indéniable sur la beauté de nos paysages. Les États-Unis, déjà très avancés sur cette exploitation ont vu fleurir sur leur territoire des champs de forage qui ont dénaturé les paysages, saccagés les ressources et provoqués des désastres humains. En France, contrairement aux États-Unis, le sous-sol n’appartient pas au propriétaire du foncier de surface. De fait, personne ne peut décider seul de se lancer impunément dans l’exploitation de son sous-sol qui est Res Communis. De fait, nous sommes donc bel et bien devant un choix de société qui nous oblige à réfléchir sur notre rapport à l’énergie. Finalement, d’alternative il n’y a pas. Énergies renouvelables, efficacité énergétique, réseau intelligent, rapprochement entre production et consommation… Nous n’avons pas réellement le choix. Ce passage d’une énergie de stocks à une énergie de flux, d’une énergie épuisable, à une énergie renouvelable impacte également les choix concernant la filière nucléaire qui, elle aussi est inscrite dans cette logique de stocks (puisque nous n’avons jamais réussi à faire fonctionner SuperPhénix et ce rêve un peu fou d’une énergie infinie, bien que réalisable en théorie, sur le papier).

 

Le gaz de schiste a violemment ramené la France à un débat dont personne n’a réellement voulu s’emparer pendant plusieurs décennies. Aujourd’hui, nous y sommes et nous devons envisager une nouvelle alternative entre subir cette situation ou l’investir et la maîtriser.

Les gaz de schiste ont débarqué en France et en Europe depuis quelques mois. Outre-Atlantique, là ou le sol appartient au propriétaire foncier (contrairement à la France) la levée de boucliers a déjà eu lieux et est parfaitement illustrée par Gasland le documentaire de Josh Fox. Visible dans quelques salles ou gratuitement sur internet, il dresse un tableau clair de la réalité de l’exploitation et notamment des ravages sociaux et environnementaux qu’elle provoque. Les témoignages que présentent l’auteur sont si poignants qu’il est impossible, après l’avoir visionner, de soutenir objectivement ces exploitations.

 

 

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commentaires

A
Compte tenu de ce que l'on sait sur le gaz de schiste et son extraction, je ne comprends pas que l'on soit encore entrain de réfléchir à son extraction possible en France! Non seulement les<br /> techniques sont polluantes mais en plus coûteuses, d'autres part il y a des risques pour la santé des riverains. D'autre part cela serait un retour en arrière face au développement des énergies<br /> renouvelables développées jusqu'à lors..
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J
bonjour,je suis votre blog avec une grande attention.<br /> il est très intéressant.<br /> merci beaucoup<br /> jean Michel
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