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  • : Choisissons notre consommation. Ne la subissons pas. Les associations de consommateurs ne font que défendre la société de consommation. « Consommer, consommer, toujours plus… » Au mépris de la qualité et de l’éducation qui mènent pourtant à la liberté de choisir et d’agir. Elles sont complices et nous envoie dans le mur. C’est un fait ! La société de consommation détruit le lien social, dévore l'environnement. Face au consumérisme, regroupons-nous !
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Choississons notre consommation

 

Ne la subissons pas

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14 février 2011 1 14 /02 /février /2011 16:51

 

Sous ce terme d’obsolescence, on désigne le fait que tout produit finit pas devenir périmé, hors d’usage, obsolète. Rien de nouveau sous le soleil puisque c’est une évidence que de dire que tout finit par s’user, s’abimer ou se casser ! Par contre, c’est un autre sujet que de s’intéresser à l’organisation de cette obsolescence…

Qui n’a jamais entendu ses parents, amis ou grands-parents dénoncé ce fichu réfrigérateur qui n’a tenu que 6 ans quand le précédent avait rendu service plus de 20 ans… Il en va de même pour les téléviseurs, machine à laver, voiture,… Tout aujourd’hui est moins fiable que par le passé !

On nous oppose régulièrement, du haut d’analyses techniques et scientifiques que cela provient du fait que les appareils sont remplis de haute technologie qui sont sensibles. Mieux, on nous dit que ces appareils sont bien meilleurs qu’auparavant et que cela a un prix qui n’est autre que l’obsolescence. Mais… … ce ne serait pas un peu nous prendre pour des gogos ?

Cela signifierait que les produits fabriqués aujourd’hui sont finalement moins bons qu’auparavant ? Cela signifie t-il que nos scientifiques, ingénieurs, chercheurs ne savent pas concevoir des produits capables de résister, fiables et durables ? Nos scientifiques sont-ils devenus mauvais ?

Bien sur que non ! Il n’aura en revanche échappé à personne que nous ne sommes pas dans une société ou la science et les technologies dominent absolument. Bien au contraire, elles sont reléguées au rang de simples services de l’ingénierie commerciale. Et c’est bien là qu’est l’os !

Le commerce : ennemi juré de la durabilité

Le commerce prospère sur le très simple objectif qui n’est autre que de faire croitre les rentrées financières (l'éthique consiste alors à savoir ce que l'on fait de ces bénéfices mais, là n'est pas le sujet du jour.) Pour cela, en ce qui concerne les produits de grande consommation, il importe d’être positionné sur un marché concurrentiel. Chacun aura peut-être entendu parler de l’histoire de cette boisson gazeuse, ultra présente un peu partout sur terre, qui a connu son véritable envol commercial dès qu’un concurrent est venu se positionner sur ce même marché. Coca-cola ne remerciera jamais assez Pepsi d’exister ! Il est indispensable d’avoir un point de comparaison pour démontrer qu’on est utile et meilleur. Et si on est meilleur, c’est qu’on est bon, donc qu’il faut nous consommer. Le marché est donc lancé.

Pour assurer la pérennité commerciale, il existe deux voies très simples : vendre à plus de monde ou vendre plus souvent (on pourrait ajouter vendre plus cher mais, cela induit vendre à moins de monde, sauf à être dans une position dominante, voire monopolistique, ce qui exclu l’analyse relative aux produits de consommation quotidienne). Pour vendre à plus de monde, il faut se faire connaitre (marketing et publicité, multiplication des points de distribution,…) ou multiplier les produits (recherche et développement, création d’option). Pour vendre plus souvent, il n’y a qu’une seule et unique solution : produire des produits à remplacer.

 

Le commerce de produits n’est donc pas très compliqué ! Pour faire une analogie au poil, on pourrait faire un parallèle avec l’épilation qui impose un retour sur l’ouvrage plus ou moins régulier mais certain Il en va de même pour les machines à laver qui sont au poil quand il faut les changer régulièrement !

Produits de qualité : marché aux gogos !

Afin de nous faire oublier cela, les fabricants proposent des produits présentés comme innovant, fournissant un service encore et toujours meilleur et même, nous faisant réaliser des économies !  On croit rêver… Et pourtant, que nenni ! Ce sont bien là les ressorts de la publicité et du marketing.

Ainsi, on nous vend des voitures qui sont formidables parce qu’elles ont des vitres électriques, des sièges massant ou un lecteur CD intégré au siège… Des machines à laver à programmation électronique… Des plaques chauffages à commande digitales ou encore des téléphones portables tellement légers que franchement, ne pas l’acheter serait ringard.

On nous vend aussi des ampoules révolutionnaires parce qu’elles durent longtemps, et consomme moins que les vieilles incandescences de 1000H au maximum. Quelle bande d’archaïques nous sommes de ne pas vivre high-tech ! Heureusement que les industriels sont là pour nous permettre de vivre mieux…  …et de consommer toujours plus.

 

Pourtant, a-t-on vraiment besoin que nos téléphones portables soient tellement légers ou souhaitons-nous plutôt qu’ils soient solides et puissent fonctionner longtemps ? Voulons-nous vraiment une machine à laver qui siffle la marseillaise ou préférons-nous une machine à laver qui lave correctement notre linge ? Une voiture avec vitre électrique irréparable en dehors d’un garage est-elle si utile qu’elle nous permettra de rouler en sécurité pour nous et notre environnement. Nous protégera t’elle mieux en cas de chocs ? Permet-elle également aux salariés de vivre dignement de leur travail ?

Un exemple scandaleux : les ampoules.

Nous avons tous vu disparaitre les ampoules à incandescence au profit (le mot est bien choisi) des ampoules LBC et même des ampoules LED qui commence à arriver très largement. Cette disparition des ampoules à incandescence est justifiée par le fait que celles-ci consomment beaucoup trop d’énergie par rapport à la lumière produite et parce qu’elles ne durent, en moyenne que 1000H.

Sur le premier point, c’est un fait, les ampoules à incandescence utilisent beaucoup de leur énergie pour produire de la chaleur. En effet, lorsque l’on touche une ampoule à incandescence en fonctionnement, on peut évidemment constater qu’elles sont chaudes. Environ 5% de l’énergie utilisée dans une ampoule à incandescence sert à l’éclairage et 95% est perdu en chaleur. Le rendement n’est donc pas terrible du tout ! Quand on sait que, à l’époque des ampoules à incandescence, en France, l'éclairage dans le secteur résidentiel représente 9% de la facture d'électricité, on comprend l’intérêt de changer la donne.

1000H de durée de vie… Ce n’est pas terrible puisque, pour 4H par jours, cela correspond à 250jours. Posons donc une durée de vie de 1 an environ. Convenons que, là encore, ce n’est pas terrible.

 


Maintenant, inversons le problème. Comment en effet pouvons-nous imaginer que la recherche et l’innovation mondial n’ont jamais pu concevoir des ampoules à incandescence capable de durée plus de 1000H ni même capable de produire un rendement meilleur que ce tout petit 5%... A l’heure où des hommes ont marché sur la Lune, où on envoie des satellites aux confins du système solaire, où on prétend maitriser l’énergie de l’atome, on ne serait pas capable de produire un câble métallique aux propriétés de résistance et de rendement thermoélectrique satisfaisant… Cela ne nous paraît pas crédible. Nous avons donc cherché un peu et, oh miracle, nous avons trouvé un document particulièrement troublant.


Le Cartel de Phoebus : partage et gestion du marché

L’ampoule à incandescence a été inventée par Swan en 1879 avant qu’Edison s’empare du sujet et en fasse un businesse. Cette ampoule est composée d’un filament de carbone, puis de tungstène enfermée dans une cloche de verre rempli d’un gaz inerte. Le filament est traversé par un courant électrique qui porte le filament à très haute température, ce qui produit la lumière. Ce filament se détériore lentement dans le temps ce qui provoque, d’une part l’opacification de la lampe et, à terme, sa rupture. La lampe est alors bonne à jetée.

 

Très rapidement, au tournant du XXème siècle, les travaux ont consisté à produire des lampes pouvant durer longtemps et produisant une lumière convenable et des brevets virent le jour, notamment ceux relatif aux lampes à longue durée de vie (à faible obsolescence). Très rapidement également, le business a pris le dessus au nom du simple fait commercial : un produit qui dure est une tragédie pour le business.

 

Ainsi, le cartel de phoebus a-t-il vu le jour le 23 décembre 1924 afin de stimuler le marché. Il a été convenu entre ses membres (philips osram, tungsram, général electric notamment) qu’il fallait limiter la durée de vie des ampoules pour favoriser leur remplacement et donc stimuler les ventes, les bénéfices et les actionnaires. Perversité d’entre les perversités, ce cartel prévoyait des sanctions contre les fabricants produisant des ampoules d’une durée de vie supérieure à 1500H…  Bien entendu, parmi les termes de cet accord figuraient également le partage du monde sous la forme d’une espèce de Yalta de l’ampoule à incandescence.

Ainsi, par ce groupement d’intérêt, de droit Suisse, les fabricants ont-ils volontairement limité le développement des lampes au profit du développement du marché. Au final, ils auront contribué à produire des quantités astronomiques de déchets (lampes usagers) et à consommer une énergie folle sans pour autant consacrer comme il se doit les fonds indispensables à l’amélioration du système. Ils en seront donc éternellement nos débiteurs.

LBC et LED : dignes héritières de cette perversité consumériste

La perversité de la gestion de l’obsolescence ne s’arrête pas là puisque ce sont ces même fabricants, leaders sans partage dur le marché mondial, qui aujourd’hui, à grand coup de lobby ont favorisé l’extinction des lampes à incandescence (en cours et achevée en 2015 avec les ampoules de 25w). Ils ont réussit à imposé leur disparition du marché au profit des ampoules fluo-compact (ou encore LBC pour Lampe à Basse Consommation). Ces LBC ont d’ailleurs profité d’une taxe anti-dumping de 66,1% sur les fabrications chinoises, vietnamiennes, philippines et pakistanaises qui a gonflé leur prix. Ainsi, sous couverts de protectionnismes, les fabricants du cartel de phoebus sont encore les grands gagnants et, au lieu de coopérer avec ces pays en vue de produire des lampes de bonnes qualités, dans des conditions sociales et environnementales responsables, le législateur aura préféré surtaxé. Traduisons : le législateur gonfle les prix, affaibli le pouvoir d’achat et enrichi les producteurs…

Les LED vont suivre le même chemin puisque, sous couvert d’économie d’énergie, le marché va être inondé de ces ampoules remplies de chimie et d’électronique qui, très concentré, sont très délicat (et très couteux) à recycler. Encore une fois, on va donc mettre la charrue avant les bœufs (ne parlons pas ici des consommateurs qui ne sont que des moutons aux yeux des producteurs, bien vissés dans leur fauteuils en cuir). Des millions de lampes, beaucoup plus cher que nos vieilles incandescence vont être produite et provoqueront une gestion de déchets très couteuse.

 


Nous n’avons pas les chiffres du coût sous forme d’analyse de cycle de vie (et personne ne les a, bien entendu) mais, si les nouvelles lampes consomment moins d’énergie pour produire de la lumière, il y a fort à parier que leur impact global (depuis la production au recyclage) sera plus couteux que celui des incandescences qui sont technologiquement assez simple à recycler.


Au final, le XXème siècle aura vu se développer une technologie formidable avant que les financiers ne s’emparent à leur profit pour enfin déboucher sur de nouvelles sources d’éclairage très lucratives mais sociétalement très couteuses. Un siècle pour rien… Pourtant, il eut été possible d’éclairer le monde d’une autre manière. Pour l’anecdote, il existe, dans une caserne de pompier, aux USA, une lampe qui brule depuis 110 ans… Une lampe à incandescence… Les 1000H sont allègrement dépassés.

Et s’il n’y avait que ça…

Bien entendu, nous n’avons parlé ici que des ampoules mais il en va de même pour notre quotidien dans son ensemble ! Nos anciens écrivaient avec des stylos à plume rechargeable quand nous utilisons des stylos à bille (très belle invention d’un point de vue technologique), produit à base de dérivés du pétrole et parfaitement… jetables. Nous l’avons déjà dis, les machines à laver, réfrigérateurs, congélateurs, voiture, voitures, téléphones, téléviseurs, lecteurs en tout genre,… tous sont aujourd’hui conçu selon des cahiers des charges intégrant l’obsolescence.

 

Face à cela, que peut faire un consommateur responsable… en réalité, peu et beaucoup. Peu car nous ne sommes pas en mesure d’imposer au producteur de ne pas nous prendre pour des truffe. En revanche, nous pouvons essayer de limiter les dégâts sur nos porte-monnaie en utilisant les produits le plus respectueusement possibles. Ne pas les pousser dans leurs limites et assurer leur entretien régulier sont les meilleurs guides possibles.

 

Cependant, nous tenons tout de même à pousser un cri, tout en espérant qu’il bénéficiera d’un écho. Nous demandons ainsi au pouvoir public, et aux instances internationales de se constituer force de proposition et d’imposer des cahiers des charges strictes aux fabricants sous peine de taxation :

  • - production localisée
  • - respect environnemental et social de la production
  • - investissements en recherche et développement proportionnel aux dividendes dans un rapport décent et valider par un comité indépendant, pluri-partenaires et équilibré dans sa composition
  • - obligation pour les industriels d’inscrire leur production dans une démarche d’amélioration continue de la production suivant les axes du développement durable : économie – environnement – social

 

Nous sommes clairement pris au piège du bon vouloir des industriels qui organisent l’obsolescence. Cependant, nous nous devons de leur rappeler que produire de la qualité produit de la confiance et nous les invitons à réviser leur jugement. Nous, consommateurs, ne sommes pas leurs ennemis mais leurs alliés objectifs puisqu’un service de qualité sera récompensé par des parts de marché en croissance (hum !!!! osez penser autrement qe du simple point de vue financier et court-termiste). Nous invitons dons les industriels à changer de cible dans leur viseur et à orienter leur production sur la qualité et la satisfaction des clients en produisant des produits meilleurs que leur concurrents. Ils n’auront que la surprise de réussir, d’innover et de susciter l’intérêt.

 

Nous invitons également les industriels qui se seraient perdu sur ce site à nous faire par de leur avis et de leur réflexion. Nous leur demandons également de nous démontrer que nous avons tord. Nous faisons d’ailleurs la promesse que, le cas échéant, après confrontation critique, nous publierons un bilan synthétique et honnête de cette confrontation et nous le diffuserons très largement. Alors, fabricants d’ampoules, de voiture, de casse-noix, de voitures, de machines à laver, nous sommes à votre écoute ! Et que dire de la mode (nous produirons un article à ce sujet très bientôt).

 

Nous vous invitons également à regarder cet excellent reportage :

 

Contactez-nous en écrivant à consommateurs.responsables@gmail.com et, rejoignez le mouvement pour une société foncièrement opposée au consumérisme triomphant, une société où le plaisir de consommer a un sens, une société où consommer n’est pas un but. Une société responsable.

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