Résumé : le PIB est un marqueur de la création de richesses via les relations commerciales. Son évolution se traduit en termes de croissance. Pourtant, ce PIB est quasiment étanche aux conditions sociales et environnementales et peut même, à loisir, se nourrir de leur dégradation. Face à cette décadence, nous proposons de faire de gros efforts collectifs en faveur de l’éducation et de la culture afin de permettre à chacun de gagner en pouvoir critique et de lancer, au travers de la consommation responsable, un modèle de société ou l’économie retourne à sa place en tant qu’outil et où les valeurs sociale, environnementale et culturelle sont hissée au plus haut. Ce développement de la société basée sur l’éducation et la culture, nous l’appelons tout simplement, en référence à la matière grise : la croissance grise |
Cet article est évidemment incomplet tant le sujet est vaste, et les exemples plus nombreux encore que les cas d’analyses. Nous le savons pertinemment cependant, notre objectif n’est autres que de dénoncer le tout-consumériste et de luis opposez un autre modèle : la croissance grise. N’hésitez pas à nous transmettre vos idées et exemples supplémentaires !
Depuis quelques temps, nous entendons de plus en plus d’interventions ou de positionnements par rapport à la croissance. Certains la portent au firmament. D’autres la voue aux gémonies. Il nous semble important ici d’exposer notre propre positionnement en reprenant le problème depuis son origine, à savoir, la définition de la croissance, pour le mener jusqu’à la situation actuelle et terminer par une proposition : la croissance grise.
La croissance : kézaco ?
Comme son nom ne l’indique pas, la croissance n’est en réalité qu’une interprétation de l’évolution du PIB sur une longue période. Rien de plus. A court terme, si le PIB augmente, on parle d’expansion alors que s’il diminue, la récession est de mise. Le PIB est en général étudié pour un territoire donné tel qu’un état ou même une zone économique telle que la zone euro. On peut également envisager le PIB mondial. Quoiqu’il en soit, ce PIB est le maitre étalon de la croissance.
Commençons donc par le PIB qui a été inventé aux USA en 1934 par Simon Kuznets (ce qui lui valu le prix Nobel d’économie), afin de pouvoir suivre l’évolution fédérale des revenus de la nation américaine. La sacrosainte santé de l’économie. Ce PIB mesure la création de richesse au travers de la valeur des produits et des services finaux. On ne comptabilise d’ailleurs par l’ensemble des productions ayant permis d’aboutir à un produit final, mais uniquement celui-ci, ce qui permet de ne pas comptabiliser plusieurs fois certains éléments. Pour faire plus simple encore, le PIB mesure la valeur ajoutée sur la production de biens et services de consommation. Il est donc une mesure de la création de richesse issue de la société de consommation. Nous reviendrons un peu plus loin sur la mise en garde qu’avait d’ailleurs énoncé Kuznets dès 1934, devant le congrès américain.
Croissance, économie, commerce, consumérisme : le quatuor au pouvoir |
Retenons que la croissance n’est finalement qu’une indication de la santé économique sur une longue période. Elle ne renseigne en rien de la santé social ou environnemental ni même de la pénétration de la culture ou de l’éducation dans une population. Il ne s’agit finalement que de savoir si les caddys peuvent se remplir e si les cartes bleues peuvent chauffer. Peu importe l’usage… Il n’y a d’ailleurs pas non plus d’information directe sur le pouvoir de chacun à consommer, malgré que le PIB par habitant reflète une notion bien connu des consuméristes : le pouvoir d’achat. Pour enfoncer encore le clou, on peut également constater que la croissance, soit, l’évolution positive du PIB, repose sur la création de valeur ajoutée, elle-même stimulée par les échanges. Le commerce est donc fondamentalement moteur de la croissance, qu’il s’agisse de commerce réalisé par les consommateurs, les entreprises, les états,…
Les conséquences de la croissance pendant une cinquantaine d’année ?
Le commerce a été installé au rang de moteur de l’économie. Pourtant, l’économie n’est qu’un outil au service des sociétés afin de leur permettre, via une organisation collective (la politique), d’assurer leurs objectifs. En France, par exemple, nous vivons dans une République, organisée en Démocratie. Il s’agit donc, en théorie, d’utiliser l’économie au travers d’un débat d’idées, afin de permettre à la société d’atteindre les idéaux de la République que sont Liberté, Egalité, Fraternité.
Depuis l’après guerre notamment, les sociétés occidentales ont toutes un modèle commun basé sur une course à la croissance. Cela fut d’ailleurs accentué par la lutte politique entre les blocs de l’Est et de l’Ouest. Chaque pays cherche à améliorer sa croissance, à obtenir de bonnes notes auprès des agences de notation, à améliorer ses échanges commerciaux, à imposer ses produits et services dans un marché devenu mondial. Tout cela pourquoi ? Pour améliorer son PIB, assurer sa croissance, obtenir de bonnes notes, etc… L’ensemble de ce système est censé rejaillir sur les populations en leur permettant d’améliorer leur niveau de vie.
Pendant plusieurs dizaines d’années, cela a été visiblement le cas puisque, pour les plus exemples les plus notoires, il est devenu possible pour de plus en plus de monde de conserver des aliments au réfrigérateur, de mettre au rebus la corvée de lessive à la main, de se déplacer à loisir en voiture ou en train (voire en avion), d’acheter des livres et des disques, de se soigner, d’aller à l’école ou au musée, d’aller en vacances, etc… Ce système a permis de développer l’accès à la culture et l’éducation. En cela, nous devons très honnêtement nous féliciter des avancées réalisées.
Cette société du commerce a permis, dans les sociétés engagées dans ce modèle, d’exonérer les habitants d’un certain nombre de tache qu’aujourd’hui, nous qualifions de corvées. Elles ont donc créées du temps libre permettant, notamment de partir en vacances, de se cultiver ou de flâner. Elles ont également rendu possible l’oisiveté et ont même prévu de remplir tout ce temps libre. La télévision a ainsi très largement pénétré les foyers, en même temps que les salles de cinéma se sont remplies, tout comme les restaurants et les cafés. Les jeux se sont développés et sont même devenus un véritable opium du peuple comme le démontre le football ou l’attirance quasiment addictive vers les jeux de grattage ou les jeux en ligne.
Nos sociétés ont donc, dans leur course à la croissance, permis de mettre de côté certaines corvées et ont, en même temps, créer du temps libre pour lesquels elles ont fournis les moyens de le remplir. Bien entendu, à grand coup de consommation. Eh oui ! Du temps libre, certes, mais pourquoi faire ? Faire tourner l’économie bien sur ! Et faire tourner l’économie c’est tout simplement consommer !
Tels sont les termes du contrat : plus de temps libre, certes, mais à utiliser pour consommer |
Ainsi, la grande majorité du temps de loisir est consacré directement ou indirectement à la consommation. Directement au travers du shopping, des restaurants, des promenades en supermarché ou de tout ce qui fait sortir la carte bleue. Indirectement au travers des innombrables pages de pub qui pourrissent les ondes de nos radios, les toiles de cinéma ou, bien entendu, les écrans de la télévision et de nos ordinateurs. Nos loisirs sont foncièrement dédiés à acheter ou à consommer des images et des publicités. Navrant constat.
Que vient faire la consommation responsable là-dedans ?
Que vient faire la consommation responsable là-dedans ? La réponse est assez simple, comme le démontre de façon très cynique l’histoire des 50 dernières années et la confiscation du temps libre. En effet, le progrès a permis de libérer chacun des tâches que nous qualifions aujourd’hui de contraintes, ce qui peut se justifier très souvent. Il suffit de prendre l’exemple de la machine à laver pour s’en convaincre. Cependant, le progrès technologique n’a pas été mené main dans la main avec le progrès social, sociétal, culturel, environnemental. On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs ! Nous avons gagné du temps libre, certes, mais en contreparties, nous n’avons pas réellement le choix pour le remplir puisque tout est fait pour conditionner nos choix.
Qu’avant-nous fait de notre temps libre ? Si en son temps, Léo Lagrange fut nommé ministre du temps libre, depuis, ce poste n’a jamais été reconduit, mis à part en 1981, de manière très éphémère. Cela est symptomatique de notre société qui considère le temps libre comme du temps perdu vis-à-vis de l’objectif d’enrichissement permanent de la société. Comment ? Du loisir non productif ? Vous n’y pensez-pas ! « Profitez de votre temps libre pour dépenser votre argent » est encore aujourd’hui largement plébiscité et stimuler. |
Nous avons un mal fou à nous sortir de la consommation. Toutes les tentations, tous les messages, tous les débats sont organisés autour de la consommation. En fin d’été, l’industrie du tourisme dresse son bilan économique à coup de réservation hôtelière et de cornets de glaces. A Noël, c’est l’industrie du jouet et des confiseurs. Entre temps, le coût du cartable à la rentrée, le prix des fleurs à la toussaint, puis l’impact de la Saint Valentin, la saison de sports d’hivers, l’industrie du muguet, la publication des comptes des cracs du CAC40, l’impact du prix du gaz, du pétrole ou de l’électricité, etc…
Entre temps, bien entendu, nous sommes submergés à l’excès de publicités sur nos écrans, nos murs, nos magazines, nos journaux, nos ondes radio, nos téléphones portable, nos écran d’ordinateur,… Et même nos vêtements où il est depuis longtemps très « fashion » d’avoir un crocodile, une virgule, trois bande ou n’importe quel stigmate de notre emprisonnement consumériste « volontaire », depuis les chaussures jusqu’aux montures de lunettes, en passant par les blousons, pantalons, sacs à main,… Pourquoi cela ? Nous l’avons déjà dit : consommer, faire tourner la machine économique et permettre au PIB de porter haut l’étendard. Le budget mondial de la publicité a été, en 2010 de 836 milliards d’euros… Sans commentaires… La consommation et la course au PIB et à la création de richesses conduisent également à des situations parfaitement insupportables. Ainsi, nous avons laissé filer une partie de notre patrimoine public collectif au profit du marché et de la course à la rentabilité. La gestion des eaux, de l’énergie, des services postaux, de la santé, de l’éducation, de la culture, etc… sont autant de secteur qui ont déjà quitté intégralement ou en parti le giron public à grand coup de privatisation. Comment peut-on tolérer, même sous couvert de partenariat public-privé, que, collectivement, nous laissions des services vitaux pour notre société être la proie du système marchand dont le seul but n’est que le PIB et la création de richesse et non pas l’assurance d’un service dédié à chacun… Pire encore, nous avons laissé filer la construction européenne dans les mains de cela-même qui organise la fuite en avant de la croissance économique et du consumérisme. Et ce, à tel point qu’il nous devient extrêmement difficile, dans ce carcan de « croissantistes », d’imaginer de changer de direction d’un point de vue légal au risque d’être mis à l’amende financière par l’autorité européenne. Cette europe se réduit à un très simple mot d’ordre : « Ouvrez vos marchés, privatisez et mettez en œuvre les moyens de votre croissance ». Quelle étroitesse et qu’elle archaïsme | | Rappelons ici que, du temps des économistes de ce qu’on appelle aujourd’hui l’école classique, ceux-ci dénonçaient déjà l’un des effets de la croissance était sa vocation à ne pas être durable et à devoir in fine atteindre un état stationnaire. En cela, on peut objecter, comme le font la plupart des politiques que le progrès (technologique) permet de rebondir et de créer de nouvelles voies de croissance. Ce sont cela même qui, aujourd’hui, restent persuader que le problème des déchets nucléaires sera résolu, tout comme celui de la maitrise parfaite de la fusion de l’atome. Ils n’ont surement pas à leur vocabulaire les mots « bifurcation » ou « crash sociétal ». D’ailleurs, que savent-ils réellement des populations si ce n’est des statistiques… Plus récent, l’économiste Ricardo liait la croissance au rendement des cultures et Malthus le liait quant à lui à la taille des populations. Beaucoup plus récemment encore, l’économiste espagnol Xavier Sala-i-Martin concluait sur l’impossibilité d’une société riche à produire une forte croissance ce qui semble assez logique puisqu’une société riche a la pouvoir de l’innovation mais, classiquement, ne l’utilise pas pour rentabiliser ses acquis et donc s’enlise dans une croissance molle, voire atone. Plus mathématiquement, une société riche a déjà un fort PIB donc, l’augmenter est de plus en plus difficile, d’où une croissance faible ou atone. Le modèle de mesure de la croissance a ceci de pervers qu’il ne permet de mesurer qu’une évolution relative. Il pousse donc à sa propre obsolescence. |
Le temps libre est pourtant une formidable conquête ! Une révolution. Mais une révolution confisquée. Nous sommes ici un peu excessive, peut-être mais, sommes-nous si loin de la vérité ? Que nous reste t-il de temps libre étranger à toute relation à la consommation… a partir du moment où il s’agit de sortir quelques billets ou de tapoter le code d’une carte bleu, nous sommes dans une relation d’échange commercial, donc de consommation. Que reste t-il ? Se promener en forêt ou sur la plage, profiter d’une bibliothèque publique, déambuler en rêveur, lire un livre…
Même tout cela est contraint par la consommation puisque les forêts sont soumises à des mesures de protection pour éviter leur disparation au profit d’usages bien plus rentables, les plages sont souillées par les déchets que la puissance publique s’évertue à nettoyer (surtout l’été), les livres ont un coût marchand, etc…
Le temps libre ne doit pas être contraint à rester du temps disponible pour vendre tel ou tel produit. N’en déplaise à un ancien patron de TF1. |
Demain ? Notre proposition
Nous l’avons déjà précisé, le progrès technologique a été formidablement émancipateur. Pourtant aujourd’hui, ce n’est plus de lui dont on attend des progrès. Nous pourrions proposer à chacun de cesser toute relation contractuelle et commerciale mais cela n’aurait aucun sens. Comme beaucoup (comme tous !), nous n’avons pas forcement de solutions immédiates, clé en main, à apporter et, si tant est que nous en aurions une, il est évident qu’elle constituerait une telle rupture qu’il serait parfaitement illusoire de compter la mettre en œuvre avec l’adhésion de chacun. Il semble beaucoup plus intéressant de proposer des solutions sans rupture et reposant sur des orientations sociétales permettant d’atteindre des relations entre chacun et de chacun avec son environnement basées sur d’autres valeurs que le vil consumérisme.
Pourtant, s’il n’y a qu’une chose à retenir de cet article, ce serait bien le fait que nous devons aujourd’hui nous poser la question du consumérisme. Et se poser une question suppose de pouvoir y apporter des réponses, ce qui ne peut se faire qu’au travers de débats et d’argumentations philosophiques, sociologiques, environnementales, économiques, sociales,… Pour pouvoir apporter des réponses, il s’agit donc de pouvoir disposer des éléments permettant de forger une réflexion et, d’autre part, de disposer des capacités de débats. Cela suppose un niveau de culture et d’éducation certain.
Pour ce faire, nous demandons aujourd’hui à ce que des efforts considérables soient faits en faveur, non plus du matériel mais bien de l’intellectuel. L’éducation et la culture nous semblent aujourd’hui à mettre aux centres des enjeux. On peut raisonnablement penser qu’un accès favorisé, et sorti du système marchand, à la culture et à l’éducation permettra d’appréhender la modèle consumériste sous un jour beaucoup plus critique. Il serait temps que nous sortions du récurent « Du pain et des jeux » pour en arriver à « Du pain et cerveaux ». |
En ce sens, nous sommes intimement persuadé que le système scolaire doit remettre les enfants au centres des priorités, et non pas les taux de remplissage des stations de sport d’hivers. Nous souhaiterions également que les enfants n’évoluent non pas par classes d’âge mais par qualité de l’apprentissage (comment peut-on encore aujourd’hui imaginer que tous les enfants d’une classe d’âge sont tous, sans exception, réceptifs aux mêmes enseignements ?). Les enfants doivent être accompagnées par les enseignants quant actuellement, ils sont simplement spectateurs de discours face auquel ils gèrent, à peu-prêt seuls, leur niveau d’étanchéité. Chacun gagnerait à ce que l’éducation des enfants se fasse au travers d’échanges, d’expérimentations, de confrontations, de réflexions.
Nous aimerions également constater la diminution de l’agression publicitaire. Cependant, nous pensons, dans un premier temps qu’il serait beaucoup plus judicieux, non de les faire disparaitre par la contrainte, mais plutôt de rehausser qualitativement le cahier des charges d’autorisation de diffusion des publicités (et, au passage, nous souhaiterions que l’ARPP cesse d’être une chambre d’échos). Réglementer les messages, réprimander fortement les contrevenants, obliger l’intégration de messages informatifs et comparatifs représentatifs et admis par tous,…
Il est tout à fait possible d’arrêter de faire la publicité d’une voiture parce qu’elle a des sièges en cuir ou parce qu’elle a une belle ligne.
Nous souhaitons également que les prix des produit reflètent, non pas uniquement un rapport économique relatif au marché, mais bien les agents sociaux, environnementaux et économiques (impact sur l’environnement, condition de travail,…).
Nous serions ravis de constater que les industriels ont acquis qu’il n’est pas suffisant de payer des compensations ou de réaliser des mises aux normes réglementaires. Quand ils comprendront que la différenciation concurrentielle peur se faire au travers de simple modification de la chaine de production de par quelques changements sur la fourniture ou les comportements, il est certain que nous aurons fait un très grand pas. Une utopie ? Bien sur que non ! Les exemples sont nombreux. Nous sommes d’ailleurs disposés à fournir toutes prestations en la matière.
Nous souhaitons également que l’économie soient remises à sa place. Il ne s’agit aucunement d’une valeur mais bien d’un outil. Rien d’autre. Et avec elle, le PIB. Il existe de nombreux indicateurs macro-échelle permettant d’estimer la santé d’une société tel que l’IDH (Indice de Développement Humain – quoique partiellement relié au PIB) par exemple ou le fameux BIB (bonheur Intérieur Brut). En France, la commission Stiglitz a planché sur le sujet en 2008. Depuis… Rien !
Nous ne multiplions pas ici les exemples. Nous préférons rappeler que, le point crucial et transversal de cet article est finalement un appel à plus de culture et plus d’éducation.
Pour faire face à la religion de la croissance économique, nous pensons qu’il est beaucoup plus important d’imposer la croissance grise (en référence à la fameuse matière grise !). |
Celle-ci permettra d’appréhender nos sociétés sous un jour surement beaucoup moins prédateur. Cela permettra notamment de revoir à la baisse notre relation à la consommation et donc, pour rester dans l’actualité, notre consommation d’énergie, de pesticides, de gadgets,… La croissance grise nous permettra tout simplement de mettre au rebus la référence au PIB en imposant d’autres références. En cela, notre croissance grise est un dépassement de la fameuse croissance verte qui, si elle est intéressante, n’en reste pas moins attachée au principe de la croissance. La croissance grise impose une priorisation des accès et du développement de l’éducation et de la culture et suppose (tout comme la croissance suppose que l’augmentation du PIB rejailli sur les populations) que ce développement rejaillira sur l’esprit critique de chacun et donc sur une consommation maitrisée, des échanges humains et du lien social accru, ainsi qu’une prise de conscience environnementale détachée de toutes tentations cupides.
La croissance grise permettra donc à chacun d’atteindre un stade de bonheur qui n’aura pas à être comblée par une quelconque frénésie de consommation, ni même à une stimulation de celle-ci. La croissance grise replace l’humains au centre des objectifs sociétaux et, en cela, se situe au-delà des « autres croissances », qu’elles soient économique ou verte, sans pour autant renier en bloc l’intérêt que peuvent présenter éventuellement l’unes ou l’autres (les conséquences de tout modèle de croissance n’étant pas des évidences permanentes, elles peuvent être, tour à tour, avantages ou inconvénient : la croissance économique nous a fourni des réfrigérateurs mais a aussi organisé leur obsolescence.).
Conclusion
Nous ne situons pas dans un débat que nous jugeons stérile entre croissance ou décroissance. Les tenant de cette dernière, partisan du « bien vivir » (bien vivre) sont en réalité en réaction au modèle dominant de croissance prédatrice. Si nous les rejoignons sur le constat, nous estimons en revanche que le bien vivre n’a rien à voir avec un quelconque combat « contre » mais qu’il doit plutôt s’inscrire dans une démarche « pour ».
Nous estimons que la recherche d’une croissance grise permettra à chacun de s’inscrire durablement dans une démarche de « bien vivre ». |
Si vous aimez cette article ou si il vous pose question, vous semble parfaitement illusoire ou extraordinairement visionnaire, n’hésitez pas à nous en faire part.
Si vous aussi, vous souhaitez que nous nous engagions sur la voie de la consommation responsable et que cela impose une dynamique forte en faveur de l’éducation et de la culture, découplée de tout rapport marchand, nous sommes faits pour nous entendre !
Parce que le mieux n’est pas forcement l’ennemie du bien mais qu’il peut, en revanche, ringardiser l’actuel, rejoignez-nous.
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