Dans nos sociétés, nous avons un principe immuable qui est que lorsque quelque chose est cassé, nous nous employons à le reconstruire. En tirant ou pas les leçons du passé. Cela vaut pour un enfant qui a cassé sa construction mais également pour une société qui a cassé tout ou parti de ses moyens d’existence, de production, d’échange,…
Sur ce modèle, au sortir de la seconde guerre mondiale, l’Europe a eu besoin de se reconstruire, tant du point de vue de son organisation politique que matérielle. A grand coup de plan Marshall, nous avons donc allégrement, en Europe de l’Ouest, copié le modèle des USA et reconstruit nos sociétés en nous efforçant notamment de produire et de distribuer des biens de consommations permettant à chacun d’accéder à des conditions de vie jugées dignes par la société. Réfrigérateurs, voitures, téléviseurs, machines à laver, lave-vaisselles, téléphones, ordinateurs, console de jeu,… Nous avons assisté à l’évolution de la production depuis la satisfaction d’une demande sociétale jusqu’à un renversement du rapport entre l’offre et la demande. Nous avons même signé des deux mains notre accord pour ce renversement ! Essayons donc ici d’y voir plus clair dans ce qui témoigne tout simplement d’une société qui a oublié de se construire, si ce n’est des utopies, tout au moins un projet collectif perpétuellement réinventé.
« Un cycliste qui ne pédale pas fini toujours par tomber » (P.Dalier)
Consommation orienté vers la satisfaction d’une demande
Dans un premier temps, il s’est agit de produire des biens de consommation permettant à chacun de pouvoir prétendre à une vie « raisonnablement digne ». Ainsi, progressivement, les taux d’équipement des ménages se sont mis à progresser pour arriver aujourd’hui à des niveaux inédit : en France, plus de 97% des ménages disposent d’un téléviseur couleur, plus de 97% ont une machine à laver, plus de 83% ont un magnétoscope ou un DVD, plus de 87% ont un téléphone fixe, l’ordinateur a pénétré plus de 60% des foyers,… Il en va de la même progression pour internet ou les téléphones portables. Notons aussi que moins de 6% des ménages sont abonnée à une bibliothèque ou à une médiathèque alors que plus de 20% sont abonné à la chaîne cryptée…
Tout cela ne s’est pas fait par magie ! Dans un premier temps, l’objectif collectif était de produire pour permettre à chacun de disposer de ces équipements. Ainsi, devant un marché de plusieurs millions de clients à satisfaire, les industriels ont produit des équipements sans se soucier de la saturation du marché. Petit à petit, le marché s’est diversifié en proposant une variante à l’équipement standard avec l’apparition des options. Si on connait bien cela sur les voitures, il en va de même pour les machines à laver avec les retardateurs, les programmateurs, les différents cycles,… Le même processus existe pour les cafetières, téléviseurs (du noir et blanc à la couleur, télécommande, taille, écran plat,…), les téléphones (fixes, portables, accès internet, appareil photo,…). L’objectif était alors pour les industriels de se singulariser et d’attirer l’attention sur eux pour augmenter leur part de marché. Quoi de plus normal de leur point de vue ! Dans le même temps, il s’est avéré assez peu judicieux de produire des biens d’une durée de vie extrême. En effet, si devant un marché dont on ne voit pas la fin, le souci porte surtout sur la production de biens pour combler un vide, en revanche, à mesure que celui-ci se comble, il s’agit d’assurer l’avenir en intégrant alors une nouvelle notion : le taux de renouvellement. Pour faire une analogie, on évite que la baignoire déborde en prévoyant un trop-plein ! La marché de cela consommation de bien fonctionne de la même marnière avec au passage une autre analogie puisque tout comme l’eau qui déborde par le trop plein, les déchets produits sont bien le dernier des soucis des producteurs !
Peu à peu, la production s’est alors détournée de la satisfaction d’un besoin (d’une demande plus ou moins orienté à coup de publicité ou de démonstration convaincante…) vers l’entretien d’un marché. |
Il aurait été possible de parier sur l’évolution technologique, l’innovation, la R&D. Force est de constater que si, en effet, des investissements ont porté sur ces créneaux (investissement en général porteur d’activités pour les industriels), de beaucoup plus gros investissements ont été faits sur les aspects périphériques aux produits : publicité, marketing, création d’options, réduction de la durée de vie des produits, fidélisation,…
Défense des consommateurs : pouvoir d’achat et puis c'est tout !
Dans ce magma de la consommation et de la rencontre d’une offre avec une demande (encore une fois, nous parlons ici d’une offre stimulée par la reconstruction d’une société traumatisée et construite suivant le modèle de son « banquier » américain), les consommateurs se sont organisés pour défendre leur point de vue. Défendre l’accessibilité aux biens et services revenait alors, dans le contexte de progression des taux d’équipement, à défendre une politique de prix bas. La défense du pouvoir d’achat est devenue alors le cheval de bataille des associations de consommateurs, ce qui était alors tout à fait légitime et bienvenu. Dans le même temps, nous pouvons observer du côté des distributeurs un mouvement « similaire » avec l’apparition des grandes surfaces (1930 aux USA, 1948 en Angleterre, 1951 en Suisse, 1957 en Belgique, 1958 en France,…) et des centrales d’achat permettant à chacun de trouver sur un même lieu l’ensemble (ou presque) des biens de consommations à prix négociés au plus bas avec les fournisseurs. Nous pouvons entendre aujourd’hui régulièrement les cris d’agonie de certains producteurs, complètement étouffés par ce modèle qui tire les « prix d’achat à la ferme » au plus bas. Ils sont, eux aussi prix au piège de la consommation de masse basée sur la concurrence sur les prix.
Ce mouvement se poursuit d’ailleurs allègrement aujourd’hui avec la multiplication des offres de discount et de hard discount qui, pour la plupart d’ailleurs, sont économiquement liées aux grands groupes de la distribution bien connus qui ont poussé un peu partout à la périphérie de nos villes (en pourrissant au passage les accès des villes). Notons également, sans nous y attarder ici, que ce mouvement a également vu exploser les offres de crédit permettant de satisfaire toujours plus ce besoin de consommer.
La consommation d’après guerre a donc été organisée afin de satisfaire une demande inscrite dans un modèle de société copiée sur celui à l’œuvre aux USA et basée sur la consommation. Ce mouvement a été accompagné par le déploiement de l’offre de distribution qui peu à peu à pris une place prépondérante et est devenu un acteur majeur sur la composition des prix, l’organisation du marché, de la production, de l’aménagement du territoire,… Cette transformation de la société a enfin été accompagnée par les associations de consommateurs dont le rôle était de défendre l’accessibilité pour le plus grand nombre au travers d’un combat orienté vers la défense du pouvoir d’achat.
Changement de décors
Nous l’avons déjà noté, les taux d’équipement n’ont cessé de progresser. Ce faisant, les industriels ont détourné leur production de la simple satisfaction d’une demande au profit (le mot est judicieux) de l’entretien de la demande. Mieux, ils ont réussit un tour de force magistrale en devenant acteur de la demande tout en restant fournisseurs de l’offre ! Les industriels en effet, à grand coup de budget marketing, scrutent nos comportements, font émerger des besoins et réussissent, par la publicité, à nous faire admettre que nous avons un besoin que nous ignorions jusque là ! Que nous sommes stupides ! Nous ne savions même pas que nous avions besoin d’un rasoir jetable, d’une commande électronique pour les vitres des voitures, d’une télévision à écran plat, d’une machine à laver bleue ou d’une paëlla toute prête !
Pour parler un peu de technique, le marketing a changé son objet. Si auparavant, cette activité s’intéressait prioritairement aux biens (en vue de satisfaire les clients), aujourd’hui, elle s’intéresse principalement aux clients (pour satisfaire leurs besoins réels ou susciter par de nouveaux biens à consommer). |
Ce changement de paradigme du marketing impose toutefois bien des conséquences au point de vue des ressources naturelles qui s’épuisent, de l’inertie des filières de recyclage, de la production d’énergie, de la destruction d’emplois et des délocalisations,… Et pourtant, nous devons reconnaitre que notre société, basée sur la consommation, se satisfait pour le moment très largement de cette situation. L’impôt sur la consommation, la TVA, représente encore la bagatelle de 50% des recettes générales de l’état en France… Une paille !
Tous victimes mais tous complices ?
Bien sur que non ! Comment pourrait-on incriminer en bloc l’ensemble des consommateurs quand les règles du jeu sont biaisées ? Qui connait parfaitement l’ensemble des additifs alimentaires ? Qui connait la durée de vie programmée de son téléphone portable ou de sa machine à laver ? Qui peut refuser d’acheter tel ou tel produit courant parce qu’il est conçu en dépit du bon sens mais sans alternative ? Non, nous sommes bel et bien pris au piège d’un système, notamment par le manque criant d’information données aux consommateurs, et de bonne volonté d’un grande partie des industriels de la production et de la distribution. Ce système pourrait pourtant évoluer en changeant ses objectifs au profit de la qualité, du service et de la responsabilité. Et chacun continuerait à en bénéficier. Ne restera-ce qu’un rêve ?
Une représentation des consommateurs ancrée dans un passé révolu
Ce slogan « Tous victimes mais tous complices » est un message un peu provocateur qui signifie plutôt que personne, en capacité de pouvoir (état, industriels, institutions,…), n’ose réellement s’attaquer à cet état de fait. Qui oserait en effet dénoncer l’organisation du système de production de biens et de service et sa propension à détruire le lien social, l’environnement, la pérennité économique,… ?
Dans ce système, finalement assez pervers, les associations de consommateurs ont également leur part de responsabilité car, depuis leur émergence dans les années 1950, il faut bien reconnaitre que leur combat guidéepar la défense du pouvoir d’achat n’a guère changé ! De fait, elles continuent de défendre le développement de l’accès aux biens et services dans un esprit « démocratique » qui les honorent. Elles pratiquent très justement la dénonciation d’état de fait insupportable (comme récemment les fameux compteurs électriques Linky qui sont en phase de nous être imposé). Cependant, elles oublient complètement un pan du problème puisque la production a des conséquences amont sur les méthodes et moyens de production et aval sur la gestion des déchets, la stimulation des comportements d’achat, le creusement des inégalités, etc…
Œuvrer pour que chacun puisse accéder à la consommation de biens et de produits est un fait. Intégrer le contexte de production et de distribution en est un autre qui impacte fortement sur les prix et les conditions mêmes de production. L’oublier ou le négliger est une faute. |
Le pouvoir d’achat : combat fondamental mais absolument insuffisant…
Cette défense archaïque du consumérisme, ancrée dans un modèle de croissance daté, comporte au moins deux biais qui rendent parfaitement caduque leur combat :
- le pouvoir d’achat : nous avons plus d’argent aujourd’hui qu’hier et pourtant…
* il largement impacté par tout un tas de biens et de services qui n’était pas consommé auparavant et dont la nécessité est tout à fait discutable (le panier a grandi mais ce qu’on met dedans est beaucoup plus important qu’auparavant, donc le panier est plus lourd)
* il est soumis à des évolutions irréversibles à court terme (telle que l’explosion de la facture numérique : téléphone, portable, internet,…)
* il est impacté par la non-indexation des salaires sur l’inflation
* la modification de la structure des ménages (augmentation des foyers monoparentaux, du célibat) rend fragile le pouvoir d’achat des ménages
* le marché de l’emploi impose des mouvements de population de plus en plus importants, ce qui induit des frais de déménagement et donc diminue le budget des ménages. Il impose aussi des frais de garde d’enfants, de cantines, de centres de loisir,… qui, eux aussi diminuent la capacité de consommation des ménages
* …
- le paradigme marketing s’est déporté des produits aux clients
* les biens et services se spécialisent et sont donc mécaniquement produits en moindre quantité, ce qui augmente leur coût et donc leur prix
* moins de produits identiques entraine la croissance de l’individualisation de chaque produit et donc l’instauration de la notion de privilège, ce qui à un prix
* le crédit est un outil de la fidélisation alors qu’il est présenté comme un moyen d’accès pour les consommateurs à des biens et services. N’oublions pas que le crédit est construit à partir d’études marketing-client (le but est de faire croitre le nombre de clients et leur durée de fidélisation plutôt que de faire croitre le nombre de produits vendus)
* …
Le monde n’est plus guidé par la défense de l’accès aux biens et services pour chacun. Il est aujourd’hui guidé par la satisfaction d’une demande plus ou moins stimulée et individualisée. En poussant ce système à son extrême, cela signifierait que chaque consommateur pourrait se voir proposer les biens et services dont il aurait défini lui-même le cahier des charges. Dans ce monde, la satisfaction de cette multitude de demandes uniques imposerait l’explosion des coûts et donc des prix. Ce modèle, on le comprend par cette démonstration n’est pas tenable. Pourtant, à l’image de l’industrie automobile ou chacun peut choisir ses options, nous sommes très largement engagés dans cette direction. Et la publicité nous affirme son intérêt à grand coup de campagne et de slogans. Ce n’est pas un mauvais rêve. C’est bien la réalité.
…qui revient à défendre la consommation plutôt que les consommateurs !
Dans ce contexte, orienter un combat au travers du prisme du pouvoir d’achat n’est qu’une illusion en complet décalage avec la réalité sociétale. Quand la société est guidée par la satisfaction de besoins individuels, défendre « des prix bas » a autant de sens que de revendiquer une voiture pour chaque adulte et dans le même temps un prix de l’essence très bas. Il y a quelque chose qui cloche ! C’est même extrêmement paradoxal. Chacun sait, par exemple que 10 appartements de 25m² coutent plus cher au m² qu’un appartement de 250m². Revendiquer alors que l’on puisse découper un appartement de 250m² en 10 appartements de 25m² avec un plus un prix au m² inférieur, ce n’est pas franchement inscrit dans les gènes du marché ! Et pourtant, c’est bien ce que défende les associations de consommateurs. Il suffit de relire leur revendication à l’occasion, par exemple, de la crise pétrolière de 2008 où elles n’avaient de cesse de réclamer des prix bas sans évoquer le problème structurelle de l’organisation des déplacements ! Face à une ressource que l’on épuise, il faut changer de politique de déplacement. Cette évidence d’un changement absolument nécessaire impose de repenser l’argumentation de la défense des consommateurs.
Nous sommes, pour le moment, bien peu nombreux engager dans cette voie. Nous comptons d’ailleurs sur votre soutien pour revendiquer haut et fort la nécessité d’un changement qui passe, en premier lieu, par la définition collective du bien commun, des services mutualisés et de la contribution de chacun. Comme tout projet, su nous ne connaissons pas honnêtement les moyens disponibles, comment pourrons-nous légitimement définir les objectifs ! Le système marche sur la tête. Soutenir mordicus sa pérennité est une faute lourde de conséquences. Nous en voyons actuellement les conséquences avec une société de consommation en crise croissante.
En réalité, ce positionnement ancré dans un monde de croissance consumériste révolu a finalement modifié l’objet même des associations de consommateurs. Celles-ci, au travers de cette défense du pouvoir d’achat, ont transformé leur combat pour un accès des consommateurs aux produits en un combat pour un accès des produits aux consommateurs.
Force est de constater que les associations de consommateurs sont, elles-aussi, passées de la défense des consommateurs à la défense de la consommation ! |
CQFD : Consommation de Qualité : Fondement du Développement
Définitivement, le combat pour le pouvoir d’achat est un combat d’arrière garde parce qu’inscrit dans un modèle de société qui a fait long feu. Certes, il demeure indispensable et fondamental de lutter pour que chacun puisse accéder à des conditions de vie dignes. Mais il est devenu insupportable aujourd’hui de ne pas lier ce combat à une réflexion sur la qualité de cette consommation. Il s’agit donc aujourd’hui d’organiser les efforts en faveur du pouvoir d’acheter. Pouvoir de consommer des produits et des biens de qualité, répondant à nos besoins et non pas répondant à des stimulations de cela même qui proposeront les solutions !
Non seulement aujourd’hui la consommation est guidée par « Dites moi qui vous êtes, je vous dirais ce dont vous avez besoin » mais elle est en outre aux mains de ceux qui défendent « Dites moi ce dont vous avez besoin, je vous le fournirai ». Pire, ce consumérisme est défendu, comme depuis 60 ans, par les associations de consommateurs qui pensent encore qu’il s’agit uniquement de satisfaire des besoins destinés à atteindre la dignité de tous dans un monde qui s’organisera bien pour cela ! Ex nihilo ? Certes, nous n’y sommes pas encore parvenus collectivement mais les données ont changées (raréfaction des ressources, délocalisation, déséquilibres sociaux, inégalité culturelles,…). L’une des causes réside surtout dans la surconsommation et la défense de cette surconsommation. Alors qu’il s’agirait plutôt de défendre les consommateurs…
L’obscurantisme qui règne aujourd’hui sur le monde de la consommation est insupportable. Le consumérisme prédateur se satisfait de l’ignorance et de l’absence d’esprit critique pour asséner à coup de marketing et de publicité la croyance dans un besoin irrépressible, voire vitale en de nouveaux besoins. Pourtant, choisir est un droit dont nous devons tous pouvoir disposer et que seuls l’éducation, la comparaison et la critique peuvent autoriser. Quand on voit le peu de crédit qui est porté à la défense de la qualité par les associations de consommateurs, on est en droit de demander à chacun de réfléchir dans le soutien qu’il peut apporter à celle-ci ! Nous nous permettons à cette occasion de vous renvoyer à notre article sur le comparateur de produits TOPTEN soutenu notamment par la CLCV et qui fourmille d’erreurs, de présentations incompréhensibles, d’un manque d’interface consommateur criant,... Nous pourrions tout autant stigmatiser les autres associations qui, pour certaines brillent par leur silence ou par leur totale absence de prise en compte des réalités sociales, environnementale ou culturelle. Il est si simple de proposer un comparatif d’écrans de télévision ou de voitures en oubliant de préciser leur impact sur nos conditions de vie. Les vêtements de mauvaise qualité par exemple, eux qui ont remplis nos rayons, sont-il réellement une avancée majeure pour notre société ? A part nous satisfaire quelques mois avant d’être jeter, ils n’ont strictement aucun impact positif sur nos sociétés et la dignité de chacun (produit loin d’ici, dans des conditions parfois douteuses, sans stimulation sur l’innovation, sur l’emploi,…). Pire encore, pour ce qui concerne les vêtements, le marketing nous a inculqué la ringardisation de celui qui n’est pas à la mode. Ringardisation de celui qui ne consomme pas donc… Nous y reviendrons très bientôt dans un article consacré à la mode.
Nous demandons aujourd’hui aux associations de consommateurs en place d’affirmer leur positionnement par rapport à leurs objectifs en répondant notamment aux 3 questions suivantes :
- - Pourquoi le pouvoir d'achat est-il toujours, depuis des dizaines d'années, sans évolution, le critère d'évaluation unique et tellement indépassable de leur action ?
- - Comment concilient-elles la crise des ressources (raréfaction, spéculation,…) avec leur soutien mordicus du consumérisme ? (pétrole, métaux, eaux, déchets,...)
- - La fuite en avant consumériste, portée par la défense permanente de prix bas, produit une baisse de qualité, une recherche de moindre coût de production, des délocalisations préjudiciables à l’emploi et donc à ce fameux pouvoir d’achat. Comment justifient-elles la cohérence de leurs actions devant ce paradoxe ? S’agit-il d’une foi messianique dans les bienfaits du consumérisme et d’un certain progrès qui viendra à coup sur ?
Nous allons poser ces trois questions aux principales associations de consommateurs et nous publierons en fonction des circonstances (réception des réponses notamment !) leurs réponses.
Si vous avez comme nous, comme un goût un peu nauséeux quand vous constatez le décalage entre le consumérisme et la réalité des ressources, de l’emploi et du marketing triomphant, alors, vous aussi, vous pouvez rejoindre le mouvement en faveur d’une consommation responsable. N’hésitez pas non plus à nous faire part de vos commentaires, critiques, remarques et autres congratulations en écrivant à consommateurs.responsables@gmail.com.
P.S. : Nous n’avons pas exposé la problématique de l’agriculture et son corolaire de recours aux pesticides et engrais mais, bien entendu, le même schéma de développement s’applique avec les conséquences sanitaires sur notre santé et notre environnement que nous connaissons tous pour peu que nous ayons un minimum de lucidité. Nous y reviendrons sous peu au travers d’un article dédié spécifiquement aux pesticides et à l’agriculture